Connaissez-vous les besoins spécifiques de vos chevaux?

Cet article ce veut un survol des différents besoins spécifiques des chevaux, en quoi ils constituent et comment arriver à les combler le plus adéquatement possible.

Un cheval libre en troupeau passe ses journées à satisfaire ses besoins spécifiques. Une impossibilité à combler l’un ou plusieurs de ses besoins, peut causer des conséquences négatives; apparition de tics, ulcères, coliques, ennui, agressivité, stress, apathie, etc. Comme on le constate, plusieurs problèmes physiques et psychologiques.

Connaître les besoins du cheval sauvage est essentiel, afin de comprendre quels sont les besoins du cheval domestiqué. Chaque besoin n’est pas traité de façon exhaustive, car chacun pourrait faire l’objet d’un article.

Besoin alimentaire

En nature, le cheval s’alimente environ 16H sur 24H. Il passe donc la majorité de son temps à combler ce besoin. Se retrouvant en milieu dit artificiel, ou du moins contrôlé, son horaire d’alimentation est très différent et souvent amoindrit. Repas à 8H, puis, midi, puis 17H et pour les plus chanceux, un dernier à 20H. Le cheval se retrouve alors de long moment sans foin, et si en plus il demeure au boxe, il pourra commencer à gruger son boxe, la clôture, développer un tic, des ulcères, de l’ennui, etc. Pouvoir mettre notre cheval sur une diète de foin de qualité et à volonté est ce qui lui permet de combler son besoin alimentaire de façon satisfaisante. Bien sûr, un cheval au foin à volonté doit faire de l’exercice, ou du moins, avoir de grands espaces pour se déplacer et bouger et éviter l’embonpoint.

Un grande attention doit aussi être apporter à ce qui compose son alimentation; qualité du foin, apport en vitamines et minéraux adéquat. Au besoin, on supplémentera le cheval avec une ration de grains selon ses besoins propres (travail, âge, milieu de vie). De plus, l’apport alimentaire pourra être adapté selon les saisons, en fonction de la température et du travail, ainsi que l’âge et l’état (gestation, étalon, poulain, âge). Il est également essentiel que le cheval ai accès à de l’eau propre et fraîche, ce dernier pouvant boire jusqu’à 40 litres d’eau par jour, et parfois plus.

Besoin de sommeil

Que notre cheval dorme au boxe ou en extérieur, il est important que ce dernier puisse se reposer. Au boxe, un espace assez grand pour se coucher, avec une litière propre et confortable est souhaitée. Un endroit calme, où le cheval est à l’aise, sans lumière pendant la nuit. En extérieur, les chevaux devraient avoir accès à un endroit abrité, plus isolé; arbres, abris ou stabulation libre, assez grand pour tous les chevaux. Les prés devraient être loin de sources lumineuses et de sources de beaucoup de bruits pour assurer le calme pour le repos, de jour comme de nuit, car le cheval ne dort pas plusieurs heures d’affilé, vu son statut de proie, mais récupère par courtes périodes de sommeil plus ou moins profond. Un cheval aura un meilleur repos s’il est avec des congénères. Certains se reposeront pendant que les autres assureront la surveillance.

Besoin d’espace

En nature, les chevaux peuvent parcourir de grandes distances, parfois 2000 km². Selon le nombre de chevaux par pâturage, il est également important de considérer que les chevaux, lorsqu’ils mangent, ont une distance entre eux bien souvent de 10 à 14 mètres. Chacun à donc son propre espace personnel, qu’il partage parfois avec un congénère. Fournir un terrain assez grand pour galoper, un terrain varié (espace d’herbe, espace de sable, terrain rocheux, pentes et plats, cours d’eau) permet non seulement au cheval d’avoir un environnement près de ce qu’il pourrait retrouver en nature, mais ce type d’environnement aide à la santé des sabots et à la forme physique du cheval. Enfin, cet environnement est également plus stimulant!

Besoin de dépense physique

Trop de chevaux passent encore 23H sur 24H au boxe. En plus, l’heure de sortie est souvent consacrée à l’entraînement. Le cheval n’a alors aucun loisir de faire ce qu’il veut. Lorsque le cheval passe sa journée dehors, la dépense physique est constante ou presque, et parfois entre-coupée de période plus intense; galopades et jeux entre congénères. Le cheval qui ira alors travailler avec son cavalier aura de meilleure chance d’être prêt à l’apprentissage. Le risque de ruades, sauts de mouton et autres est également réduit. Encore une fois, le cheval qui passe trop d’heures par jour au boxe peut développer plusieurs problèmes physiques et/ou mental. De plus, l’air frais est bien meilleur pour le système respiratoire sensible des équidés. Il est aussi important que le cheval soit exposé le plus possible à la lumière du soleil, comme son cycle biologique est régulé en fonction de la durée des jours.

Besoins sociaux

Animal grégaire, le cheval à besoin de contact avec ses congénères le plus souvent possible, soit 24H/24H dans un monde idéal. Il a besoin de la présence des autres chevaux, de la vigilance des autres également, pour sa sécurité. Lorsqu’on observe un ou plusieurs chevaux couchés au pré par exemple, il y a bien souvent toujours un cheval debout, qui fait le guet. Les équidés pratique également des séances de pansage mutuel, jouent, éduquent les plus jeunes, communiquent entre eux constamment. Sortir un cheval seul le prive de combler ses besoins sociaux si importants.

Besoins sexuels

Chez l’étalon, le besoin sexuel est d’assurer sa descendance. Que l’entier soit reproducteur ou non, le reste de ses besoins spécifiques sont les mêmes que les autres chevaux. Avoir un étalon qui sort avec d’autres chevaux est alors très important. Un étalon isolé et frustré peut devenir dangereux. Il peut devenir agressif envers les autres chevaux, envers les juments qu’il saillie, même envers l’homme. Les conséquences psychologiques sont non négligeable. Dans la nature, toutes les pouliches ont vu, souvent peu de temps après leur naissance, leur mère se faire saillir. Les jeunes mâles ont aussi eu leur pères comme modèles. Dans le meilleur des mondes, les étalons peuvent côtoyer des jeunes chevaux et des juments. En comblant les besoins sociaux des chevaux, peu importe leur sexe, les besoins sexuels sont rapidement comblé. Par contre, il est évident qu’il n’est pas possible de laisser un étalon au travers de juments sans conséquences. L’idéal est d’au moins trouver un compagnon hongre, ou plusieurs, pour l’entier et lui assurer un certain équilibre mental.

Il ne faut pas négliger les besoins sexuelles de la jument également. Celle-ci, si elle est en contact, même indirect avec un étalon, aura des chaleurs plus importantes, régulières ou même plus fréquentes. Il n’est pas dit d’absolument accoupler la jument, mais de porter une attention particulière aux changements créer par les chaleurs chez la jument. Il est possible de la soulager si ces dernières sont trop fréquentes ou la rende très inconfortables avec des produits naturels.

Besoin de sécurité

Le besoin de sécurité peut être comblé en comblant les besoins sociaux et affectifs. Le cheval étant une proie, une animal craintif, a besoin de se rassurer pour éviter les stress fréquents ou prolongés. La présence d’autres chevaux pour avertir du danger, les relations affectives, le jeu et la décontraction de la mâchoire (mastiquer par exemple), permettent de remplir ce besoin. La compréhension, (prochain point abordé), est également un facteur de rassurance.

De plus, savoir comprendre son cheval en situation de stress, le calmer lorsqu’il a peur, être calme et apaisant pour lui, et le féliciter et récompenser dans l’effort, sont des moyens effectifs de rassurance pour notre ami équin.

Besoin de comprendre

Il serait faux de croire que le cheval n’a pas besoin de comprendre pour apprendre et exécuter. Si on veut respecter le cheval dans son intégralité, on veut que le cheval travaille dans la compréhension, pour qu’il ne redoute pas l’exercice par exemple, et développe sa curiosité. Un cheval qui comprend est d’autant plus intéressé à apprendre. Différentes méthodes peuvent être mise en place pour s’assurer de la compréhension du cheval. Le travail en renforcement positif est l’une des plus efficaces.

Besoins ludiques

L’apprentissage ludique est plus intéressant pour les équidés. S’ils ont la chance de proposer des choses, d’essayer, de chercher et de se faire encourager et récompenser, ils voudront donner le meilleur d’eux-même. L’intelligence du cheval doit être stimulé, on doit pouvoir établir un échange et non agir comme le dominant et le dominé. Éduquer un cheval par la peur et la menace, physique et psychologique, n’est que néfaste et va déjà à l’encontre des besoins de compréhension, de rassurance et ludiques. De plus, l’apprentissage par répétition constante va éventuellement blaser l’animal qui sera de moins en moins motivé, moins attentif.

Besoins de stimulations sensorielles variées

En adoptant une façon ludique de travailler avec le cheval, on ne peut que requérir à des stimulations sensorielles variées. Le toucher sert à stimuler par les aides de l’assiette, jambes et mains en selle par exemple. On pourra également y combiner la voix pour stimuler l’ouïe de l’animal. L’utilisation de nourriture dans l’apprentissage stimulera le goût (entre autre!). Enfin, la vue peut être stimulée par l’utilisation de cônes, barres au sol colorés, bâches bleues, etc. En stimulant le plus possible tous les sens du cheval dans l’apprentissage et dans la vie de tout les jours, on peut alors développer encore plus son intelligence. Si notre équidé manque de stimulus, les neurones peu sollicités se détruisent, et certaines fonctions mentales seront déficientes. On retrouve se même phénomène chez l’être humain.

Besoin de dépassement de soi

Ce besoin peu être facilement comblé si les besoins de comprendre, ludiques et de stimulations sensorielles variées sont comblés. En utilisant des méthodes d’apprentissages adéquates, le cheval voudra toujours faire plus et l’éducation sera d’autant plus facile et plaisante.


Conclusion

Il est donc de notre ressort d’offrir les meilleures conditions pour que notre cheval puisse combler adéquatement tous ses besoins. Une bonne régie d’écurie et de pâturages est le début. Certes, il est parfois difficile d’intervenir si notre cheval est en pension, mais nous pouvons éduquer autour de nous et ouvrir les yeux au plus de gens possible. Il est aussi, à mon sens, important de continuer à se former et s’éduquer, pour pouvoir travailler et éduquer notre cheval de la meilleure façon qui soit. Être juste, travailler dans le respect du corps et du mental du cheval, c’est faire le mieux pour qu’il ait la meilleure vie qui soit!